par Mai-Lan Ripoche | Fév 11, 2018 | Pleine conscience / Méditation

Pleine conscience du goût – Thich Nhat Hanh
Quand prenons-nous le temps de savourer ? Et prenons-nous le temps de savourer ?
Le goût est un sens qui nous est très familier, nous l’exerçons plusieurs fois par jour. Manger est un acte habituel dans notre quotidien, indispensable pour nous maintenir en bonne santé et nous permettre de pleinement développer notre bodhicitta, notre esprit d’Eveil.
Quand nous prenons le temps de contempler un aliment, d’en découvrir tous les aspects, la texture, l’odeur, le son, la couleur et la… saveur, nous expérimentons ainsi, ce que vraisemblablement nous savons déjà, que ce sens est en lien avec tous les autres sens.
Choisissons un aliment (orange, chocolat…) pour en explorer tous les aspects et revenir à la pleine conscience de cette interdépendance de nos sens.
Nous pouvons pratiquer avec curiosité et créativité ; par exemple inverser le déroulement du repas et commencer par le dessert, essayer de manger avec la main malhabile ou avec des baguettes…et observer nos réactions.
Le goût est un sens qui nous met profondément en contact avec « j’aime » d’où le risque d’avidité et d’attachement et « je n’aime pas » d’où le risque d’aversion, de dégoût. Est-ce que savourer, tout en restant dans la modération, nous évite ces deux écueils ?
Le goût nous met en contact aussi avec nombre de nos conditionnements, avec notre culture, avec les plats faits par notre mère ou notre grand-mère, avec notre attitude face à des plats exotiques. Si nous sommes curieux des cuisines du monde, savourer devient alors une très concrète invitation au voyage. Manger en pleine conscience peut nous aider à toucher tout l’univers.
Vous pouvez voir au Village des calligraphies de Thay (Thich Nhat Hanh) disant :
« Ce morceau de pain dans ma main contient tout le cosmos »
Thay conclut ainsi son ouvrage « Savourez » :
« Savourez le temps qui vous reste dans cette vie. Savourez chaque instant, chaque respiration, chaque repas, chaque relation, chaque action ou chaque non-action, chaque occasion de préserver vote bien-être et le bien-être de notre monde. Intégrez et pratiquez la pleine conscience dans votre vie afin qu’elle devienne une habitude, un mode de vie. Faites en sorte que d’autres se joignent à vous, que vous vous souteniez les uns les autres pour manger, travailler et vivre en pleine conscience tous ensemble. Vivre ainsi est le seul bien authentique que vous possédiez. C’est l’essence d’une vie pleine de sens, profondément satisfaisante. »
Quand nous n’avons plus besoin d’effort d’apprentissage pour certaines pratiques, nous pouvons être dans « l’effort sans effort » et savourer la pratique.
Savourer la marche, la respiration,… peut nous protéger d’une forme d’ennui qui apparaîtrait dans la répétition des pratiques.
Voici un texte qui est lu avant chaque repas au Village de Pruniers et que vous pouvez lire également pour pratiquer la pleine conscience du goût:
Les cinq contemplations :
1* Cette nourriture, fruit du ciel, de la terre, de beaucoup de travail et d’amour, est un don de l’univers tout entier.
2* Recevons-la en Pleine Conscience, avec Amour et Gratitude afin d’en être dignes.
3* Reconnaissons et transformons nos états mentaux négatifs, notamment la gourmandise, afin d’apprendre à manger avec modération.
4* Puissions-nous maintenir notre compassion éveillée en mangeant de façon a réduire la souffrance des êtres vivants, à cesser de contribuer au changement climatique et à préserver notre planète.
5* Nous acceptons cette nourriture avec gratitude afin de pratiquer et de réaliser le chemin de la compréhension et de l’amour, de développer notre fraternité, de construire notre communauté et de nourrir notre idéal de servir tous les êtres vivants.
Découvrez l’article original et complet sur le blog de La Maison de l’Inspir.
Bonne dégustation du moment présent!
Pacifiquement,
Mai-Lan
***
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par Mai-Lan Ripoche | Déc 15, 2017 | Pleine conscience / Méditation
Méditation du son
Notre vie quotidienne est remplie de sons de toutes sortes et de toutes natures, et la plupart de ces sons, de ces bruits sont le fruit de notre activité, notamment dans les grandes métropoles mais aussi dans les campagnes.
Nous pensons peut-être avoir davantage de besoins et nous cherchons sans cesse de nouveaux moyens pour satisfaire ces besoins ; mais allumons la torche de la pleine conscience…

La pleine conscience de nos oreilles en premier, en prenant contact avec cette partie de notre corps capable de capter les sons, capable d’entendre et d’écouter, sans attendre d’avoir une maladie comme une otite par exemple qui révèlerait cette conscience et de ce fait nous indiquerait la présence de nos oreilles : l’oreille externe bien visible, et nous sommes bien conscients de sa présence et l’oreille interne invisible que nous pouvons ressentir grâce aux sons.
Prendre soin de nos oreilles en portant notre attention sur elles pendant la toilette (ou à un autre moment) ; nous pouvons faire des petits massages, les oreilles étant le lieu de plusieurs points d’énergie.
Prendre soin de nos oreilles internes en ne portant pas trop longtemps de casques musicaux et en ne mettant pas le volume trop fort
Faire attention à certaines nourritures comestibles qui parfois, selon la sensibilité de chacun, chacune, peuvent provoquer des inflammations ou des maladies.
La pleine conscience des bruits et des sons qui sont captés physiquement par nos oreilles puis ensuite envoyés à notre cerveau ; nous savons que les sons se présentent sous forme d’ondes propagées par l’air tout comme celles que nous voyons à la surface de l’eau, et si ces ondes sont trop fortes ou intense elles peuvent endommager nos oreilles. Mais aussi, ces sons et ces bruits peuvent faire naître en nous des sensations, agréables ou désagréables, voire neutres.
Reconnaître et être attentif, attentive, aux bruits dans notre maison ou aux alentours et voir si ces sons nous apportent du bien-être ou non.
Prendre soin de notre sensation en écoutant des émissions ou des morceaux de musique qui ne soient pas agressifs
Trouver dans notre emploi du temps des moments de calme, plus silencieux.
La pleine conscience de notre consommation vis-à-vis des sons, ce qu’ils nous apportent comme nourriture ou bien est-ce que ces sons nous permettent de fuir une certaine réalité que nous n’aimons plus ? Est-ce que nous nous isolons du monde extérieur par le biais de la musique par exemple ?
Voir comment un son est capté par notre oreille et analysé par notre esprit à travers le filtre de nos perceptions erronées, à travers le filtre de nos connaissances.
Voir comment l’on se nourrit de sons et si cette nourriture n’est pas un moyen de fuir la réalité, de fuir un problème auquel nous ne voulons pas être confronté.
Voir comment certaines conversations, certaines émissions audio ou certaines musiques peuvent être toxiques, dans le sens où cela génère du désespoir et de la tristesse.

En allant se ressourcer dans la nature en forêt, écouter le crissement des feuilles mortes sous nos pas, le craquement des brindilles… s’arrêter un moment et « tendre l’oreille », peut-être entendrons-nous les arbres parler !
Se promener au bord d’une rivière et prendre le temps là aussi de s’arrêter pour écouter la chanson de la rivière
Rester au calme chez soi en éteignant la radio ou la télé, en mettant de côté son I-Pod ☺ ; écouter les bruit de notre maison, peut-être y a-t-il le tic-tac d’une pendule ou les pas précipités d’un enfant dans l’appartement au-dessus
Marcher le matin de bonne heure permet d’entendre les petits oiseaux « se parler entre eux » alors qu’il ne fait pas encore jour… timidement en hiver et très vigoureusement au printemps !!
Pratique de la pleine conscience des oreilles et des sons
Tirée de « Un lotus s’épanouit » de Thích Nhất Hạnh
- 1. J’inspire, je savoure mon inspiration. – Inspire
- J’expire, je savoure mon expiration. – Expire
- 2. J’inspire, je suis là pour mon corps tout entier. – Présence au corps
- J’expire, je relâche les tensions du corps. – Détendre le corps
- 3. Conscient de mes oreilles, j’inspire. – Conscient des oreilles
- Souriant à mes oreilles, j’expire. – Sourire
- 4. Conscient de mes oreilles, j’inspire. – Conscient des oreilles
- Conscient du bruit, j’expire. – Conscient du bruit
- 5. Conscient de mes oreilles, j’inspire. – Conscient des oreilles
- Conscient d’un pleur de douleur, j’expire. – Conscient d’un pleur de douleur
- 6. Conscient de mes oreilles, j’inspire. – Conscient des oreilles
- Conscient du chant, j’expire. – Conscient du chant
- 7. Conscient de mes oreilles, j’inspire. – Conscient des oreilles
- Conscient du bruit de la pluie, j’expire. – Conscient du bruit de la pluie
- 8. Conscient de mes oreilles, j’inspire. – Conscient des oreilles
- Conscient du rire, j’expire. – Conscient du rire
- 9. Conscient de mes oreilles, j’inspire. – Conscient des oreilles
- Conscient du silence, j’expire. – Conscient du silence
- 10. Conscient de mes oreilles, j’inspire. – Conscient des oreilles
- Voyant l’impermanence de mes oreilles, j’expire. – Impermanent
Source : le Blog de la Maison de L’Inspir
Belle pratique!
Pacifiquement,
Mai-Lan
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par Mai-Lan Ripoche | Déc 15, 2017 | Pleine conscience / Méditation
Méditation du toucher
Cette pratique est issue de la tradition du Village des Pruniers du maître Thich Nhat Hanh.
Le contact avec la peau est un puissant indicateur de la qualité de notre environnement. Il nous avertit d’un danger ou peut nous combler de joie. Notre conscience du tréfonds (là où sont enfouies toutes les semences représentant tout ce que nous avons fait, vécu ou perçu) en garde le souvenir et ce sens nous accompagne constamment pour nous guider dans nos perceptions les plus fines. Quand ce sens s’amoindrit ou se perd, nous pouvons nous sentir en danger.
La Pleine Conscience nous permet de continuer à nourrir ce sens. Nous pouvons pratiquer de diverses manières:
Dans notre environnement physique :

– Pratiquons une marche méditative pieds nus, conscients du contact de la peau de nos pieds avec le sol, de toutes les
informations que ce contact nous donne et soyons conscients de combien il est précieux. Peut-être pouvons nous retrouver le sable qui roule sous nos orteils, la fraîcheur de la vague qui caresse nos pieds, la pluie tiède d’un orage d’été nous mettant en contact avec « les éléments rafraîchissants et porteurs de guérison qui sont en nous et autour de nous » (cinquième entraînement).
– Quand nous buvons une tasse de thé, tenons-la avec nos deux mains, conscients des sensations de chaleur, de la nature des matériaux dans nos mains, conscients de toute la chaîne de petites et grandes mains qui ont été nécessaires pour que cette tasse de thé soit là et si par chance elle est de fabrication artisanale alors elle contient le contact des mains du potier.
Quand nous portons la tasse à nos lèvres, d’autres sensations naissent. S’entraîner à les observer nous permettra d’avoir une perception de plus en plus fine et plus subtile des ces sensations nous faisant ainsi entrer en intimité avec nous-mêmes.
Souvenons-nous que comme pour tous les bébés, porter un objet à nos lèvres a été un fantastique moyen d’exploration de notre univers.
Dans notre environnement relationnel :
Le contact de la peau est un extraordinaire moyen de communication
Peut-être davantage que pour certains des autres sens, le contact de la peau reste tout au long de notre vie un précieux moyen de communication non verbale. Notre tréfonds le sait bien, lui qui connaît toutes nos joies, nos enthousiasmes, nos passions, nos failles, nos manques, nos blessures et nos cicatrices sur le sujet.
Nous savons que les bébés prématurés se développent mieux s’il est possible d’organiser un « peau à peau » avec l’un des parents. Et quand nos autres sens commencent à s’effacer, dans le grand âge, le contact devient alors un précieux allié dans la communication.
Savons-nous prendre soin de ce contact dans la relation à l’autre ? Savons-nous être profondément respectueux et sentir le moment où nous risquons d’être intrusifs ?
– Quand nous saluons une personne en lui serrant la main, sommes-nous vraiment présents à ce contact ? Qu’acceptons-nous d’offrir et de recevoir dans ce contact ?
Les mains et le contact des mains sont aussi un élément de guérison
– Si nous avons le talent de pouvoir offrir des massages, ce n’est pas très difficile, nous pouvons apprendre, c’est une belle pratique que nous pouvons offrir comme un temps de méditation et si nous sommes receveur, jusqu’où acceptons-nous ce cadeau ?
– Thay nous offre cette belle pratique de la méditation de l’étreinte, faisons le vœu de la pratiquer sans hésiter dès que les circonstances sont favorables.
Pour nous soutenir dans ces pratiques de la vie quotidienne, nous avons besoin de la pratique des méditations assises. C’est souvent un moment où nos sens sont moins sollicités. Thay nous propose de méditer en nous appuyant sur des expériences que nous avons vécues. Nous pouvons aussi être sensibles au contact du vêtement sur la peau, au léger souffle d’air qui passe sur la nuque ou à d’autres manifestations du toucher pendant l’assise.
Méditation guidée sur le toucher
(issue de l’ouvrage de Thich Nhat Hanh, « Un Lotus s’épanouit »)
- Inspirant, je porte mon attention sur toute l’inspiration. Expirant, je porte mon attention sur toute l’expiration
- Inspiration/ Expiration
- Inspirant, si ma respiration devient plus profonde, j’en suis conscient. Expirant, si ma respiration ralentit, j’en suis conscient
- Plus profonde/ Ralentit
- Inspirant, si je me sens plus calme, j’en suis conscient .Expirant si je me sens soulagé, j’en suis conscient.
- Calme / Soulagé
- Conscient de ma peau j’inspire. Conscient du sens du toucher j’expire.
- Conscient de ma peau / Conscient du toucher
- Conscient de ma peau, j’inspire. Conscient du soleil sur ma peau, j’expire.
- Conscient de ma peau / Conscient du soleil
- Conscient de ma peau, j’inspire. Conscient de l’eau fraîche sur ma peau, j’expire.
- Conscient de ma peau / Conscient de l’eau fraîche.
- Conscient de ma peau, j’inspire. Conscient de toucher l’écorce d’un arbre, j’expire.
- Conscient de ma peau, Toucher l’écorce.
- Conscient de ma peau, j’inspire. Conscient de toucher un ver de terre, j’expire
- Conscient de ma peau / Toucher le ver
- Conscient des merveilles du sens du toucher, j’inspire. Conscient de son interdépendance avec tous les autres sens j’expire.
- Merveille du toucher/ En interdépendance avec tous les autres sens
Source : le Blog de la Maison de L’Inspir
Belle pratique!
Pacifiquement,
Mai-Lan
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par Mai-Lan Ripoche | Juil 5, 2017 | Paroles de Guerriers Pacifiques

Si vous êtes poète, vous verrez clairement un nuage flotter dans cette feuille de papier . Sans nuage, il n’y aurait pas de pluie ; sans pluie, les arbres ne pousseraient pas ; et sans arbre, nous ne pourrions pas faire de papier.
Le nuage est essentiel pour que le papier soit ici devant nous. Sans le nuage, pas de feuille de papier. Ainsi, il est possible de dire que le nuage et la feuille de papier « inter-sont ». Le mot « inter-être » ne figure pas encore dans le dictionnaire, mais en combinant le préfixe « inter » et le verbe « être », nous obtenons un nouveau verbe, inter-être. Sans nuage, nous n’aurions pas de papier ; nous pouvons donc dire que le nuage et la feuille de papier inter-sont.
En regardant encore plus en profondeur dans cette feuille de papier, nous y voyons aussi le soleil. Sans soleil, la forêt ne pourrait pousser. En fait, rien ne pourrait pousser, nous ne pourrions nous développer. Par conséquent, nous percevons aussi la présence du soleil dans cette feuille de papier. Le papier et le soleil inter-sont.

En continuant d’observer, nous découvrons également le bûcheron qui a coupé l’arbre et l’a amené à la fabrique de papier. Et nous voyons aussi le blé : nous savons que cet homme n’aurait pu vivre sans son pain quotidien. C’est pourquoi le blé qui a servi à la confection du pain dont s’est nourri le bûcheron, est présent dans cette feuille de papier. Et le père et la mère du bûcheron y sont également. Si nous observons de cette manière, nous remarquons que, sans tous ces éléments, cette feuille de papier ne pourrait exister.
En examinant encore plus profondément, nous y découvrons aussi notre présence. Ce n’est pas difficile à voir : lorsque nous regardons cette feuille, celle-ci fait partie de notre perception. Votre esprit s’y trouve et le mien aussi. Par conséquent, nous pouvons dire que tout est présent dans cette feuille de papier. Il vous sera impossible de me montrer une seule chose qui n’y soit pas – le temps, l’espace, la terre, la pluie, les minéraux du sol, le soleil, le nuage, la rivière, la chaleur. . . Tout coexiste avec cette feuille de papier. Voilà pourquoi je pense que le mot « inter-être » devrait être dans le dictionnaire. « Etre, c’est inter-être ». Vous ne pouvez pas « être » simplement par vous-
même. Vous devez forcément inter-être avec toutes les autres choses. Cette feuille de papier est parce que tout le reste est.
Supposez que nous essayions de retourner un seul de ces éléments à sa source. Supposez que nous renvoyions sa lumière au soleil. Pensez-vous que l’existence de cette feuille de papier soit alors possible ? Non, sans la lumière du soleil, rien ne peut exister. Si nous retournions la bûcheron à sa mère, nous n’aurions pas non plus de papier. Le fait est que cette feuille est uniquement constituée d’éléments « non-papier », et que, si nous retournions ces éléments « non-papier » à leurs sources respectives, il n’y aurait alors plus de papier du tout. Sans ces éléments « non-papier », tels que l’esprit, le bûcheron, la lumière du soleil, etc., il n’y a pas de papier. Aussi fine que soit cette feuille, elle contient en elle-même tout l’univers. »
Thich Nhat Hanh
Le Coeur de la Compréhension, édition du Village des Pruniers, pp. 7-10
par Mai-Lan Ripoche | Mai 30, 2017 | Derniers articles inspirants, Gestion du stress et des émotions, Paroles de Guerriers Pacifiques
https://www.youtube.com/watch?v=EZ5jhme2eXA&t=183s&list=LLFFvBsR9D_uM45m6Zd6CMpg&index=1
Très bel enseignement d’Eckhart Tollé sur un sujet qui nous concerne tous (enfin je crois): comment lâcher prise?
Voici un résumé de ses propos que je vous ai retranscrit rien que pour vous mes guerriers pacifiques!
Les idées reçues sur le lâcher prise
Il existe de nombreuses idées reçues sur le lâcher prise. En effet, pour certaines personnes, ce terme peut vouloir dire:
- défaite
- renoncement
- incapacité à affronter les défis de la vie
- léthargie
- endurer passivement une situation douloureuse
- ne rien faire
En réalité, le lâcher prise est cette sagesse qui nous pousse à laisser couler le courant de la vie plutôt que d’y résister.
Et le seul moment où on peut le faire est le moment présent.
Que veut dire lâcher prise?
Ainsi, pour Eckhart Tollé, le lâcher prise est «
l’acceptation inconditionnelle du moment présent »
C’est
renoncer à la résistance intérieure qui s’oppose à ce qui est, car résister signifie dire NON à ce qui est.
Cette résistance s’accentue particulièrement quand les choses vont mal, montrant par là qu’il y a un décalage entre les exigences ou les attentes rigides du mental et ce qui est.
C’est de là que naît la souffrance.
Lâcher prise
ne signifie pas accepter la situation dans sa globalité mais accepter le minuscule instant que l’on nomme « instant présent ».
Par exemple, si nous sommes pris dans la boue, on ne va pas se dire « ok je me résigne d’être pris dans la boue ». La résignation n’a rien à voir avec le lâcher prise. Cela ne veut pas dire accepter une situation indésirable ou se raconter des histoires à propos de la situation en se disant « ce n’est pas si mal d’être coincé dans la boue ».
Bien au contraire, nous prenons conscience que nous voulons en sortir, puis nous ramenons notre attention sur le moment présent,
sans mettre d’étiquette mentale dessus, autrement dit, sans poser de jugements, afin qu’il n’y ait pas de négativité émotionnelle. Ainsi, nous acceptons le moment tel qu’il est.
Puis dans un second temps, nous pouvons
passer à l’action pour nous sortir de cette situation. C’est ce qu’appelle Eckhart Tolle une action positive, soit l’inverse d’une action négative qui est le fruit de la colère, du désespoir ou de la frustration.
Le lâcher prise est donc parfaitement
compatible avec le passage à l’action et l’atteinte d’objectifs.
Quand il y a absence de résistance, la qualité de notre conscience et de tout ce que nous entreprenons est grandement augmentée. Les résultats viendront d’eux-mêmes et refléteront cette qualité.
Et quand on ne peut pas agir?
Quand nous ne pouvons rien faire, Eckhart Tolle nous invite à nous concentrer encore davantage sur le moment présent, dans l’être.
Il rappelle également : «
ne confondez pas le lâcher prise avec l’attitude je m’en foutiste, ‘ça m’est égal’ car cette attitude cache du ressentiment et de la négativité et par conséquent, une résistance déguisée ».
« Que doit-on faire face à des personnes qui veulent nous manipuler? »
Lâcher prise ne signifie pas se laisser exploiter par des gens inconscients. Il est possible de dire non fermement et de se détacher d’une situation qui ne nous convient pas tout en ayant un état intérieur de non résistance.
Lorsque nous disons ‘non’ à quelqu’un, faisons en sorte que ce NON vienne d’une prise de conscience et non d’une résistance ou d’une réaction; mais plutôt d’un discernement clair de ce qui est juste ou pas pour nous dans le moment. De ce fait, il ne créera pas de souffrance ultérieure.
Eckhart Tollé indique aussi que si nous n’arrivons jamais à accepter ce qui est, nous n’arriverons pas à accepter les autres tels qu’ils sont. Nous passerons notre temps à juger, critiquer, étiqueter et essayer de changer les autres.
De ce fait, nous continuons d’alimenter notre souffrance.
En situation de conflit avec notre partenaire par exemple, remarquons la puissance de notre agressivité. Remarquons notre attachement à notre point de vue et à nos opinions et la façon dont nous voulons avoir raison: c’est l’énergie de l’égo (alors là, je ne me reconnais du tout! hum!)
Eckhart Tollé suggère également dans une situation difficile, de porter notre attention sur notre ressenti et non sur la situation elle-même ou sur l’autre personne afin de ne pas utiliser le mental pour confectionner une identité de victime. Ainsi nous nous concentrons sur ce qui se passe à l’intérieur de nous et non l’extérieur.
D’ailleurs à ce sujet, vous pouvez consulter l’article sur TIPI pour désactiver rapidement une émotion désagréable.
« Comment savoir si on a lâché prise? »
Quand nous n’avons plus besoin de poser la question. (et zut!)
Bon entraînement à tous!
Mai-Lan