par Mai-Lan Ripoche | Avr 24, 2017 | Bonheur, Derniers articles inspirants, Paroles de Guerriers Pacifiques, Pleine conscience / Méditation

Pour méditer sur l’amour altruiste, il faut commencer par prendre conscience qu’au plus profond de nous-mêmes nous redoutons la souffrance et aspirons au bonheur. Cette étape est particulièrement importante pour ceux qui ont une image négative d’eux-mêmes ou ont beaucoup souffert, et qui estiment qu’ils ne sont pas faits pour être heureux.
Engendrons une attitude chaleureuse, tolérante, et bienveillante envers nous-mêmes ; décidons que, dorénavant, nous ne nous voulons que du bien.
Une fois reconnue cette aspiration, nous devons ensuite admettre le fait qu’elle est partagée par tous les êtres. Reconnaissons notre humanité commune. Prenons conscience de notre interdépendance. La chemise que nous portons, le verre dans lequel nous buvons, la maison où nous habitons, tout cela n’est possible que grâce à l’activité d’innombrables autres. Le plus simple objet de notre vie quotidienne est comme imprégné de la présence d’autrui. Réfléchissons à l’origine de la feuille de papier blanc sur laquelle nous écrivons.
D’après Greg Norris qui étudie le « cycle de vie » des produits manufacturés, au moins trente-cinq pays sont impliqués dans la fabrication d’une feuille de papier. Imaginons le bûcheron qui a coupé l’arbre, l’ouvrier dans son usine, le transporteur dans son camion, la boutiquière à son comptoir ; comme nous, ils ont une vie avec des joies et des souffrances, des parents et des amis. Tous partagent notre humanité ; aucun d’entre eux ne souhaite souffrir. Cette prise de conscience doit nous amener à nous sentir plus proches de tous ces êtres, à ressentir de l’empathie à leur égard, à être concernés par leur sort et à leur vouloir du bien.
Faisons d’abord porter notre méditation sur un être cher
Il est plus facile de commencer à nous entraîner à l’amour altruiste en pensant à quelqu’un qui nous est cher. Imaginons un jeune enfant qui s’approche de nous et nous regarde joyeux, confiant et plein d’innocence. Nous lui caressons la tête en le contemplant avec tendresse et le prenons dans nos bras, tandis que nous ressentons un amour et une bienveillance inconditionnels. Laissons-nous imprégner entièrement par cet amour qui ne veut rien d’autre que le bien de cet enfant. Demeurons quelques instants dans la pleine conscience de cet amour, sans autre forme de pensée.
Étendre notre méditation
Étendons ensuite ces pensées bienveillantes à ceux que nous connaissons moins. Eux aussi souhaitent être heureux, même s’ils sont parfois maladroits dans leurs tentatives d’échapper à la souffrance.
Allons plus loin ; incluons dans cette bienveillance ceux qui nous ont fait du tort, et ceux qui nuisent à l’humanité en général. Cela ne signifie pas que nous leur souhaitons de réussir dans leurs entreprises malveillantes ; nous formons simplement le vœu qu’ils abandonnent leur haine, leur avidité, leur cruauté ou leur indifférence, et qu’ils deviennent bienveillants, soucieux du bien d’autrui. Portons sur eux le regard d’un médecin sur ses patients les plus gravement atteints. Enfin, embrassons la totalité des êtres sensibles dans un sentiment d’amour illimité.
La compassion
La compassion est la forme que prend l’amour altruiste lorsqu’il est confronté à la souffrance de l’autre. Pour cela, il faut se sentir concerné par le sort de l’autre, prendre conscience de sa souffrance, souhaiter qu’il en soit guéri, et être prêt à agir en ce sens.
Pour engendrer la compassion, imaginons qu’un être cher est, une nuit, victime d’un accident de la route et gît blessé sur le bas-côté, en proie à d’atroces douleurs. Les secours tardent à arriver et nous ne savons que faire. Nous ressentons intensément la souffrance de cet être cher comme si c’était la nôtre, mêlée d’un sentiment d’angoisse et d’impuissance. Cette douleur nous atteint au plus profond de nous-mêmes, au point de devenir insupportable.
À ce moment-là, laissons-nous aller à un immense sentiment d’amour pour cette personne. Prenons-la doucement dans nos bras. Imaginons que des flots d’amour émanent de nous et se déversent sur elle. Visualisons que chaque atome de sa souffrance est maintenant remplacé par un atome d’amour. Souhaitons du fond du cœur qu’elle survive, qu’elle guérisse et cesse de souffrir.
Ensuite, étendons cette compassion chaleureuse à d’autres êtres qui nous sont chers, puis, peu à peu, à l’ensemble des êtres, en formant du fond du cœur ce souhait :
« Puissent tous les êtres se libérer de la souffrance et des causes de leurs souffrances. »
La réjouissance, la célébration et la gratitude
Il y a en ce monde des êtres qui possèdent d’immenses qualités, d’autres qui comblent l’humanité de bienfaits et dont les entreprises sont couronnées de succès, d’autres qui, simplement, sont plus doués, plus heureux, ou réussissent mieux que nous. Réjouissons-nous sincèrement de leurs accomplissements, souhaitons que leurs qualités ne déclinent pas, mais au contraire perdurent et s’accroissent. Cette faculté de célébrer les meilleurs aspects d’autrui est un antidote à l’envie et à la jalousie, lesquelles reflètent une incapacité à se réjouir du bonheur d’autrui. C’est aussi un remède au découragement et à la vision sombre et désespérée du monde et des êtres. »
Matthieu Ricard, « Plaidoyer pour l’altruisme »
par Mai-Lan Ripoche | Avr 19, 2017 | Bonheur, Derniers articles inspirants, Pleine conscience / Méditation
Shoshin, ou l’esprit du débutant
Un célèbre maître de zen reçoit un jour la visite d’un homme qui déclare vouloir étudier avec lui. Le maître l’invite à boire le thé pendant que le visiteur lui expose son passé, lui décrit son cheminement spirituel, ses découvertes, ses réflexions et nomme les maîtres qu’il a côtoyés.
Le maître écoute patiemment et recommence à lui verser du thé dans sa tasse déjà pleine. Celle-ci se remplit à ras bord et finit par déborder, le thé coulant tout autour. L’élève s’écrit alors « Que faites-vous?! Ma tasse est déjà pleine! ».
Et le maître lui répond « Comment voulez-vous qu’un enseignement pénètre votre esprit alors qu’il est déjà plein comme cette tasse?

Cette histoire illustre un des concepts hérités du Bouddhisme: celui de shoshin, l’esprit du débutant.
Shoshin consiste à avoir l’attitude et l’état d’esprit de quelqu’un qui s’engage dans une pratique pour la première fois. Une attitude faite d’enthousiasme, de modestie, d’humilité et d’absence de préconceptions.
Suzuki Roshi écrit : « Esprit zen, esprit de débutant ; dans l’esprit du débutant il y a de nombreuses possibilités, dans l’esprit de l’expert il y en a peu. Qu’est-ce qu’un esprit de débutant ? C’est un esprit ouvert, un esprit vide, un esprit prêt. «
L’esprit du débutant c’est l’élan originel, dans sa sincérité, son ouverture, son intuition.
J’aime aussi l’appeler l’esprit du nouveau-né. Si vous observez un jeune enfant, vous constaterez qu’il s’émerveille de tout: un caillou, une fleur, une fourmi…
Maintenant… observez un adulte! :p Hum! Pas tout à fait la même chose!
Avec le temps, nous prenons pour « acquis », pour « normal » à peu près tout ce qui est présent dans notre vie. Nous perdons notre émerveillement des choses simples. Nous cherchons l’extraordinaire à l’extérieur de nous, dans le prochain défi, challenge, objectif.
Bref, dans des moments de vie ponctuels et éphémères.
L’habitude nous rend aveugle à notre propre vie, et à l’extraordinaire dans l’ordinaire.
La méditation de pleine conscience nous invite à pratiquer l’esprit du débutant.
Entrer en méditation c’est partir à l’aventure. Une aventure pleine d’imprévus, d’obstacles mais aussi pleine d’émerveillement, de joie et de simplicité.
Chaque fois que nous accueillons quelque chose de nouveau, nous amenons en nous une vitalité nouvelle : notre cœur s’agrandit, nous permettons au mouvement de la vie de circuler en nous.
L’esprit du débutant nous invite à lâcher prise sur le résultat. Il n’y a rien à atteindre. Chaque moment est unique et différent. C’est aussi dans cet espace que les solutions émergent. Sans forcer.
Il n’y a pas de jugements « bien ou mal » qui limitent notre esprit. Nous accueillons ce qui est sans jugement et sans attente.
Nous apprenons à vider notre tasse, pour lui permettre d’être remplie différemment.
Exercices :
Dans les jours qui viennent, exercez-vous à pratiquer l’esprit du débutant. Par exemple, essayez d’observer le trajet que vous empruntez tous les jours avec un esprit neuf, comme si c’était la première fois que vous le voyiez.
Que découvrez-vous de nouveau sur votre chemin?
Faites-le aussi avec des personnes de votre entourage personnel ou professionnel: plutôt que de parler à votre interlocuteur avec votre tasse pleine de préjugés, d’idées toutes faites à propos de lui ou elle, laissez-vous surprendre, peut-être par un élément physique (la couleur de ses yeux, un grain de beauté, le grain de sa peau, etc) et/ou par une qualité que vous lui découvrez (surtout si c’est une personne que vous n’appréciez pas!)
Et laissez-vous surprendre…
Mai-Lan Ripoche
par Mai-Lan Ripoche | Avr 17, 2017 | Paroles de Guerriers Pacifiques

Guérison (Jeff Foster)
Tu n’es jamais loin de la guérison, car la guérison n’est pas une destination. C’est davantage un souvenir; une constante invitation.
C’est comme le soleil ; toujours là, cependant caché parfois par des nuages innocents.
Si tu te sens loin de la guérison, quand le doute fait rage, et la peine emplit ton être, et la douleur pique et brûle ; quand les joie d’hier te semblent si lointaines, et que le bonheur de demain n’est qu’un fantasme lointain;
quand tu as l’impression de vivre la mauvaise vie, et que rien ne te semble possible, arrête-toi, juste pour un instant.
Porte ton attention en dehors du passé et du futur.
Invite la curiosité dans l’instant. Dans le corps, la respiration.
Cette scène vivante. Ce jour, cette heure. Ça ressemble à quoi d’être vivant, juste pour un instant ?
Peux-tu sentir tes pieds sur la terre ?
Peux-tu sentir ton ventre se soulever et retomber ?
Et si tu n’étais pas loin de la guérison ?
Et si tu n’étais pas vraiment cassé ?
Et si la guérison ÉTAIT la présence ? Ce sens intemporel d’être vivant ?
Et si le futur était inconnu, et toutes tes peurs étaient dans ta tête ?
Et si le soleil ne s’arrêtait pas de briller, même quand la tempête fait rage ? »
Jeff Foster
par Mai-Lan Ripoche | Avr 17, 2017 | Derniers articles inspirants, Paroles de Guerriers Pacifiques

Reste proche de toi (Jeff Foster)
Quand quelqu’un t’insulte, te réduit à une chose,
Quand on te donne un conseil que tu n’as pas demandé,
Quand quelqu’un te rend responsable de sa douleur,
Quand quelqu’un ne t’écoute pas, et parle sans arrêt de lui-même,
Quand quelqu’un te compare aux autres,
Quand quelqu’un ignore, invalide, juge ou ridiculise tes pensées ou des sentiments…
Arrête-toi. Respire.
Reconnais que c’est leur douleur, non la tienne.
Reconnais qu’ils sont en train de rêver le seul rêve qu’ils peuvent rêver jusqu’à ce qu’ils s’éveillent.
Reconnais qu’ils ne te connaissent pas, mais seulement leur fantaisie.
Peut-être ont-ils du mal à s’aimer eux-mêmes.
Peut-être cherchent-ils leur valeur à l’extérieur.
Peut-être sont-ils déconnectés de leur respiration, de leur corps, de ce qui est vivant et précieux en eux, de leur véritable vocation.
Peut-être vivent-ils dans un monde dualiste de bon et mauvais, vrai et faux, succès et échec.
Peut-être ont-ils oublié la simple joie d’être.
Peut-être que tu comprends cela.
Peut-être as-tu été là où ils ont été .
Ne cherche pas à les changer maintenant.
Peut-être ne changeront-ils jamais.
Ne cherche pas à les corriger. Ils n’ont pas demandé à être corrigés.
Plus tu pousses, plus ils te repousseront.
Ne te laisse pas prendre dans leur tissu de peines.
Vois clair, aie même de la compassion, mais ne pousse pas.
C’est OK qu’ils soient contrariés. Ça l’est vraiment.
Donne-leur l’espace pour être contrariés.
C’est OK qu’ils soient déçus par toi.
Donne-leur l’espace pour être déçus.
C’est OK qu’ils te jugent. Fais de la place pour leurs jugements aussi.
Fais de la place pour tes propres pensées et sentiments !
Permets-toi de te sentir triste, en colère, coupable, d’avoir des doutes.
Laisse ces précieuses énergies être lavées à travers toi.
Elles ne te feront pas de mal si tu leur permets de bouger.
Oui, tu rencontreras beaucoup de gardiens dans ce voyage.
Continue ton chemin quand même et permets aux autres de poursuivre le leur.
Tu n’as pas besoin de justifier ton chemin ou de le défendre.
Reste proche de toi dans ces moments éprouvants.
Ne combats pas l’obscurité; de toute façon elle n’a pas de pouvoir.
Simplement augmente ta lumière.
Jeff Foster
par Mai-Lan Ripoche | Avr 17, 2017 | Bonheur, Derniers articles inspirants, Paroles de Guerriers Pacifiques
Le bonheur

Rien ne peut te ‘rendre’ heureux(se). C’est la pire des nouvelles et pourtant la meilleure !
Le bonheur le plus grand est identique à la joie naturelle d’être en vie.
Cette joie ne vient pas de quelque chose en dehors de toi.
Elle ne dépend pas de circonstances extérieures . Tu peux être un mendiant au bord de la route et être submergé par la joie de l’existence.
Tu peux être un leader mondial, avec toutes les richesses du monde à ta disposition et être cependant profondément déconnecté de cette joie cosmique. Tu ne peux atteindre la joie, mais tu peux t’en souvenir.
Tu peux respirer et célébrer ta respiration. Tu peux sentir la brise matinale sur ton visage et la ressentir comme une caresse de Dieu.
Tu peux remarquer une vague de peur, de peine ou de douleur dans ton corps et l’embrasser comme un nouveau-né, l’aimer comme un nouveau-né, la laisser monter comme un nouveau-né.
Rien ne peut te rendre heureux jusqu’à ce que tout te rende heureux, te rappelle le Bien-aimé, tout soit Dieu – ta soif de Dieu, ton oubli de Dieu, ta déconnexion de Dieu – et même que le mot Dieu se dissolve dans un après-midi des plus ordinaires.
Tous les deux, le croyant et l’athéiste, sont du même sang.
Quand chaque jour est le dernier jour, tu es heureux sans cause, joyeux même dans ta peine.
Et le mental ne comprendra jamais, et le cœur n’en aura jamais besoin.
Jeff Foster