Méditation de l’amour altruiste (Mathieu Ricard)

Pour méditer sur l’amour altruiste, il faut commencer par prendre conscience qu’au plus profond de nous-mêmes nous redoutons la souffrance et aspirons au bonheur. Cette étape est particulièrement importante pour ceux qui ont une image négative d’eux-mêmes ou ont beaucoup souffert, et qui estiment qu’ils ne sont pas faits pour être heureux.

Engendrons une attitude chaleureuse, tolérante, et bienveillante envers nous-mêmes ; décidons que, dorénavant, nous ne nous voulons que du bien.

Une fois reconnue cette aspiration, nous devons ensuite admettre le fait qu’elle est partagée par tous les êtres. Reconnaissons notre humanité commune. Prenons conscience de notre interdépendance. La chemise que nous portons, le verre dans lequel nous buvons, la maison où nous habitons, tout cela n’est possible que grâce à l’activité d’innombrables autres. Le plus simple objet de notre vie quotidienne est comme imprégné de la présence d’autrui. Réfléchissons à l’origine de la feuille de papier blanc sur laquelle nous écrivons.

D’après Greg Norris qui étudie le « cycle de vie » des produits manufacturés, au moins trente-cinq pays sont impliqués dans la fabrication d’une feuille de papier. Imaginons le bûcheron qui a coupé l’arbre, l’ouvrier dans son usine, le transporteur dans son camion, la boutiquière à son comptoir ; comme nous, ils ont une vie avec des joies et des souffrances, des parents et des amis. Tous partagent notre humanité ; aucun d’entre eux ne souhaite souffrir. Cette prise de conscience doit nous amener à nous sentir plus proches de tous ces êtres, à ressentir de l’empathie à leur égard, à être concernés par leur sort et à leur vouloir du bien.

Faisons d’abord porter notre méditation sur un être cher

Il est plus facile de commencer à nous entraîner à l’amour altruiste en pensant à quelqu’un qui nous est cher. Imaginons un jeune enfant qui s’approche de nous et nous regarde joyeux, confiant et plein d’innocence. Nous lui caressons la tête en le contemplant avec tendresse et le prenons dans nos bras, tandis que nous ressentons un amour et une bienveillance inconditionnels. Laissons-nous imprégner entièrement par cet amour qui ne veut rien d’autre que le bien de cet enfant. Demeurons quelques instants dans la pleine conscience de cet amour, sans autre forme de pensée.

Étendre notre méditation

Étendons ensuite ces pensées bienveillantes à ceux que nous connaissons moins. Eux aussi souhaitent être heureux, même s’ils sont parfois maladroits dans leurs tentatives d’échapper à la souffrance.

Allons plus loin ; incluons dans cette bienveillance ceux qui nous ont fait du tort, et ceux qui nuisent à l’humanité en général. Cela ne signifie pas que nous leur souhaitons de réussir dans leurs entreprises malveillantes ; nous formons simplement le vœu qu’ils abandonnent leur haine, leur avidité, leur cruauté ou leur indifférence, et qu’ils deviennent bienveillants, soucieux du bien d’autrui. Portons sur eux le regard d’un médecin sur ses patients les plus gravement atteints. Enfin, embrassons la totalité des êtres sensibles dans un sentiment d’amour illimité.

La compassion

La compassion est la forme que prend l’amour altruiste lorsqu’il est confronté à la souffrance de l’autre. Pour cela, il faut se sentir concerné par le sort de l’autre, prendre conscience de sa souffrance, souhaiter qu’il en soit guéri, et être prêt à agir en ce sens.

Pour engendrer la compassion, imaginons qu’un être cher est, une nuit, victime d’un accident de la route et gît blessé sur le bas-côté, en proie à d’atroces douleurs. Les secours tardent à arriver et nous ne savons que faire. Nous ressentons intensément la souffrance de cet être cher comme si c’était la nôtre, mêlée d’un sentiment d’angoisse et d’impuissance. Cette douleur nous atteint au plus profond de nous-mêmes, au point de devenir insupportable.

À ce moment-là, laissons-nous aller à un immense sentiment d’amour pour cette personne. Prenons-la doucement dans nos bras. Imaginons que des flots d’amour émanent de nous et se déversent sur elle. Visualisons que chaque atome de sa souffrance est maintenant remplacé par un atome d’amour. Souhaitons du fond du cœur qu’elle survive, qu’elle guérisse et cesse de souffrir.

Ensuite, étendons cette compassion chaleureuse à d’autres êtres qui nous sont chers, puis, peu à peu, à l’ensemble des êtres, en formant du fond du cœur ce souhait :

« Puissent tous les êtres se libérer de la souffrance et des causes de leurs souffrances. »

La réjouissance, la célébration et la gratitude

Il y a en ce monde des êtres qui possèdent d’immenses qualités, d’autres qui comblent l’humanité de bienfaits et dont les entreprises sont couronnées de succès, d’autres qui, simplement, sont plus doués, plus heureux, ou réussissent mieux que nous. Réjouissons-nous sincèrement de leurs accomplissements, souhaitons que leurs qualités ne déclinent pas, mais au contraire perdurent et s’accroissent. Cette faculté de célébrer les meilleurs aspects d’autrui est un antidote à l’envie et à la jalousie, lesquelles reflètent une incapacité à se réjouir du bonheur d’autrui. C’est aussi un remède au découragement et à la vision sombre et désespérée du monde et des êtres. »

Matthieu Ricard, « Plaidoyer pour l’altruisme »

Les 5 langages de l’amour

Les 5 langages de l’amour

5 clés pour mieux se comprendre, communiquer et prendre soin de soi et des autres

Selon Gary Chapman, conseiller conjugal américain, il existerait 5 langages de l’amour.

Si on est réceptif à tous les langages, nous avons souvent un ou deux langages qui prédominent et qui n’est pas forcément celui de l’autre !

C’est pour cette raison que nous rencontrons parfois des incompréhensions, ou qu’on se sent « mal aimé ». C’est parce que nous utilisons 2 langues différentes pour exprimer la même chose!

Dans une relation, il est donc important de comprendre son propre langage de l’amour et celui de l’autre pour pouvoir donner et recevoir de la manière qui nous satisfasse le plus et qui satisfasse l’autre tout autant!

Connaître le langage privilégié de l’autre permet ainsi de percevoir ses preuves d’amour, et communiquer sur notre langage préféré permet de recevoir plus de preuves d’amour.

Ainsi, nous obtenons une meilleure communication et moins de frustrations !

Art-mella illustre les 5 manières d’exprimer son amour définies par Gary Chapman:

1. Les paroles valorisantes

Elles peuvent être de divers types:

  • Paroles d’encouragement
  • Compliments
  • Mots gentils

Ca me rappelle une relation à laquelle j’avais mis fin il y a plusieurs années car je trouvais que mon petit ami ne me « démontrait pas assez » son amour. A l’époque je disais que « j’avais besoin de l’entendre me le dire ». En fait j’avais besoin de « paroles encourageantes ». Avec le recul, je me rends compte que son langage préféré était celui des « cadeaux ». Bien entendu, ce n’était pas la seule raison de notre séparation mais si j’avais eu ces éléments, j’aurais été peut-être moins exigeante et j’aurais pu mieux formuler mon besoin, et mieux apprécier ses gestes 😉

2. Les cadeaux

Offrir un cadeau permet à l’autre de penser à vous à chaque fois qu’il le verra.

Quand j’étais petite, ma maman nous faisait de temps en temps des « surprises », elle aimait nous faire des cadeaux sans forcément attendre un événement particulier comme notre anniversaire ou Noël. Ce n’était pas des gros cadeaux dans le sens monétaire du terme mais finalement ces « gestes » ont beaucoup plus de valeur à mes yeux que les cadeaux que je « commande » pour mon anniversaire ou Noël. D’ailleurs pour ces cadeaux « commandés », je ne me souviens souvent plus de ce que j’ai eu, alors que lorsque le cadeau vient d’une réelle intention de me faire plaisir de la part de l’autre et qu’il l’a choisi ce cadeau en pensant à moi, je m’en souviens beaucoup mieux!

Comme on dit, c’est l’intention qui compte!

3. Les services rendus

Cela consiste tout simplement à servir l’autre, en faisant des actions pour lui simplifier la vie, cela peut être des petits services au quotidien comme des actions plus « extraordinaires ».

Mon compagnon par exemple me recoud les trous de mes vêtements (je ne suis pas manuelle) ou me fait mes ourlets, et parfois me repassent même mes affaires, tandis que je prépare la majorité des repas.

4. Les moments de qualité

Ce sont ces petits moments privilégiés, en tête à tête, que ce soit pour discuter ou pour partager une expérience. Chacun arrête le temps, stoppe ses activités du moment pour profiter à 2 d’un bon moment.
Par exemple : une balade en forêt, partager une activité commune, un restaurant en tête à tête…

5. Le toucher physique

Le toucher physique comprend tous les gestes d’affection : se tenir la main, enlacer l’autre, le caresser, le masser … Nous sommes plus ou moins tactiles et accueillons avec plus ou moins d’intérêt les signes d’affection, pour certaines personnes, prendre quelqu’un dans ses bras est banal, pour d’autres cela représente un effort surhumain, il faut savoir « graduer » ces gestes d’affection.

Enfin, il faut savoir aussi que 1/4 des personnes ne communiquent pas le même langage de l’amour que celui qu’ils aiment recevoir. Peut-être que vous préférez recevoir des paroles valorisantes, mais que vous allez plutôt offrir des cadeaux pour exprimer votre amour.

Voilà donc les langages de l’amour, il ne vous reste plus qu’à déterminer à quel langage vous êtes plus réceptif et surtout … à le faire savoir !

Et pour soi-même?

Art Mella a magnifiquement résumé les 5 langages de l’amour pour soi-même! Et oui, commençons à nourrir l’estime de soi nous-même au risque de « mendier » de l’amour aux autres.

Dites-moi en commentaires comment vous voulez vous donner plus d’amour? Quelles actions allez-vous mettre en place concrètement?

Pacifiquement,

Mai-Lan

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Pour nourrir plus en profondeur l’estime de soi, pensez au coaching individuel en me contactant.

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