Je me souviens…
Je venais de retirer mon bandeau.
Les yeux brumeux et les pas hésitants.
Pieds nus dans l’herbe.
Je t’ai touché avant de te voir.
Je regarde les éléphantes autour de moi.
Certaines préférent l’appel de l’herbe fraîche.
D’autres me montrent leur gros popotin (que j’aime tant), leur queue dansant dans les airs.
Et puis, mes pas m’amènent à toi.
Tu es immobile, plantée comme un chêne.
Je m’approche et plonge mon regard dans le tien.
Une larme coule de tes yeux et avec un elle, un torrent d’amour et de tendresse.
Je n’avais jamais vu un regard comme celui-ci.
Je n’avais jamais vu autant de douceur.
Je fonds en larmes.
Tu venais d’ouvrir mon coeur.
Un autre jour, j’étais sur ton dos à nu et tu m’as retenu de tes oreilles pour que je ne tombe pas.
Je les sentais comme des caresses sur mes jambes.
C’était tellement bon de se sentir soutenue…
Ce jour là aussi, tu es passée sous un arbre.
Toi tu passais. Pas moi!
Des feuilles et des branches sont tombées sur ta tête et avec elles, une chenille.
Moi, grande guerrière courageuse, j’ai la phobie des chenilles.
Alors j’ai poussé un cri.
Et tu en as poussé un en même temps que moi, comme si tu ressentais ma peur. (Ou peut être que toi aussi t’aimais pas ça 😅)
Gros éclat de rire!
J’aimais te respirer et te caresser derrière les oreilles.
Te tirer le menton et te faire un énorme bisou dessus.
J’aimais ton côté chipie et ton espièglerie.
Il y a quelques jours, tu as décidée de retrouver les étoiles.
Ton regard, ta douceur, ton infinie tendresse et ton espièglerie continueront de m’accompagner.
Je suis honorée de t’avoir croisé sur mon chemin.
Merci pour ton enseignement.
Repose en paix Somphron.
Viens me voir de temps en temps s’il te plaît.
Je t’aime.
Mai-Lan