Pleine conscience du goût – Thich Nhat Hanh

Pleine conscience du goût – Thich Nhat Hanh

Quand prenons-nous le temps de savourer ? Et prenons-nous le temps de savourer ?

Le goût est un sens qui nous est très familier, nous l’exerçons plusieurs fois par jour. Manger est un acte habituel dans notre quotidien, indispensable pour nous maintenir en bonne santé et nous permettre de pleinement développer notre bodhicitta, notre esprit d’Eveil.

Quand nous prenons  le temps de contempler un aliment, d’en découvrir tous les aspects, la texture, l’odeur, le son, la couleur et la… saveur, nous expérimentons ainsi, ce que vraisemblablement nous savons déjà, que ce sens est en lien avec tous les autres sens.

Choisissons un aliment (orange, chocolat…) pour en explorer tous les aspects et revenir à la pleine conscience de cette interdépendance de nos sens.

Nous pouvons pratiquer avec curiosité et créativité ; par exemple inverser le déroulement du repas et commencer par le dessert, essayer de manger avec la main malhabile ou avec des baguettes…et observer nos réactions.

Le goût est un sens qui nous met profondément en contact avec « j’aime » d’où le risque d’avidité et d’attachement et « je n’aime pas » d’où le risque d’aversion, de dégoût. Est-ce que savourer, tout en restant dans la modération, nous évite ces deux écueils ?

Le goût nous met en contact aussi avec nombre de nos conditionnements, avec notre culture, avec les plats faits par notre mère ou notre grand-mère, avec notre attitude face à des plats exotiques. Si nous sommes curieux des cuisines du monde, savourer devient alors une très concrète invitation au voyage. Manger en pleine conscience peut nous aider à toucher tout l’univers.

Vous pouvez voir au Village des calligraphies de Thay (Thich Nhat Hanh) disant :

« Ce morceau de pain dans ma main contient tout le cosmos »

Thay conclut ainsi son ouvrage « Savourez » :

« Savourez le temps qui vous reste dans cette vie. Savourez chaque instant, chaque respiration, chaque repas, chaque relation, chaque action ou chaque non-action, chaque occasion de préserver vote bien-être et le bien-être de notre monde. Intégrez et pratiquez la pleine conscience dans votre vie afin qu’elle devienne une habitude, un mode de vie. Faites en sorte que d’autres se joignent à vous, que vous vous souteniez les uns les autres pour manger, travailler et vivre en pleine conscience tous ensemble. Vivre ainsi est le seul bien authentique que vous possédiez. C’est l’essence d’une vie pleine de sens, profondément satisfaisante. »

Quand nous n’avons plus besoin d’effort d’apprentissage pour certaines pratiques, nous pouvons être dans « l’effort sans effort » et savourer la pratique.

Savourer la marche, la respiration,… peut nous protéger d’une forme d’ennui qui apparaîtrait dans la répétition des pratiques.

Voici un texte qui est lu avant chaque repas au Village de Pruniers et que vous pouvez lire également pour pratiquer la pleine conscience du goût: 

Les cinq contemplations :

1* Cette nourriture, fruit du ciel, de la terre, de beaucoup de travail et d’amour, est un don de l’univers tout entier.
2* Recevons-la en Pleine Conscience, avec Amour et Gratitude afin d’en être dignes.
3* Reconnaissons et transformons nos états mentaux négatifs, notamment la gourmandise, afin d’apprendre à manger avec modération.
4* Puissions-nous maintenir notre compassion éveillée en mangeant de façon a réduire la souffrance des êtres vivants, à cesser de contribuer au changement climatique et à préserver notre planète.
5* Nous acceptons cette nourriture avec gratitude afin de pratiquer et de réaliser le chemin de la compréhension et de l’amour, de développer notre fraternité, de construire notre communauté et de nourrir notre idéal de servir tous les êtres vivants.

Découvrez l’article original et complet sur le blog de La Maison de l’Inspir.

Bonne dégustation du moment présent!

Pacifiquement,

Mai-Lan

***

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Méditation du toucher

Méditation du toucher

Cette pratique est issue de la tradition du Village des Pruniers du maître Thich Nhat Hanh. 

Le contact avec la peau est un puissant indicateur de la qualité de notre environnement. Il nous avertit d’un danger ou peut nous combler de joie. Notre conscience du tréfonds (là où sont enfouies toutes les semences représentant tout ce que nous avons fait, vécu ou perçu) en garde le souvenir et ce sens nous accompagne constamment pour nous guider dans nos perceptions les plus fines. Quand ce sens s’amoindrit ou se perd, nous pouvons nous sentir en danger.

La Pleine Conscience nous permet de continuer à nourrir ce sens. Nous pouvons pratiquer de diverses manières:

Dans notre environnement physique :

– Pratiquons une marche méditative pieds nus, conscients du contact de la peau de nos pieds avec le sol, de toutes les

 informations que ce contact nous donne et soyons conscients de combien il est précieux. Peut-être pouvons nous retrouver le sable qui roule sous nos orteils, la fraîcheur de la vague qui caresse nos pieds, la pluie tiède d’un orage d’été nous mettant en contact avec « les éléments rafraîchissants et porteurs de guérison qui sont en nous et autour de nous » (cinquième entraînement).

– Quand nous buvons une tasse de thé, tenons-la avec nos deux mains, conscients des sensations de chaleur, de la nature des matériaux dans nos mains, conscients de toute la chaîne de petites et grandes mains qui ont été nécessaires pour que cette tasse de thé soit là et si par chance elle est de fabrication artisanale alors elle contient le contact des mains du potier.

Quand nous portons la tasse à nos lèvres, d’autres sensations naissent. S’entraîner à les observer nous permettra d’avoir une perception de plus en plus fine et plus subtile des ces sensations nous faisant ainsi entrer en intimité avec nous-mêmes.

Souvenons-nous que comme pour tous les bébés, porter un objet à nos lèvres a été un fantastique moyen d’exploration de notre univers.

Dans notre environnement relationnel :

Le contact de la peau est un extraordinaire moyen de communication

Peut-être davantage que pour certains des autres sens, le contact de la peau reste tout au long de notre vie un précieux moyen de communication non verbale. Notre tréfonds le sait bien, lui qui connaît toutes nos joies, nos enthousiasmes, nos passions, nos failles, nos manques, nos blessures et nos cicatrices sur le sujet.

Nous savons que les bébés prématurés se développent mieux s’il est possible d’organiser un « peau à peau » avec l’un des parents. Et quand nos autres sens commencent à s’effacer, dans le grand âge, le contact devient alors un précieux allié dans la communication.

Savons-nous prendre soin de ce contact dans la relation à l’autre ? Savons-nous être profondément respectueux et sentir le moment où nous risquons d’être intrusifs ?

Quand nous saluons une personne en lui serrant la main, sommes-nous vraiment présents à ce contact ? Qu’acceptons-nous d’offrir et de recevoir dans ce contact ?

Les mains et le contact des mains sont aussi un élément de guérison

– Si nous avons le talent de pouvoir offrir des massages, ce n’est pas très difficile, nous pouvons apprendre, c’est une belle pratique que nous pouvons offrir comme un temps de méditation et si nous sommes receveur, jusqu’où acceptons-nous ce cadeau ?

– Thay nous offre cette belle pratique de la méditation de l’étreinte, faisons le vœu de la pratiquer sans hésiter dès que les circonstances sont favorables.

Pour nous soutenir dans ces pratiques de la vie quotidienne, nous avons besoin de la pratique des méditations assises. C’est souvent un moment où nos sens sont moins sollicités. Thay nous propose de méditer en nous appuyant sur des expériences que nous avons vécues. Nous pouvons aussi être sensibles au contact du vêtement sur la peau, au léger souffle d’air qui passe sur la nuque ou à d’autres manifestations du toucher pendant l’assise.

Méditation guidée sur le toucher

(issue de l’ouvrage de Thich Nhat Hanh, « Un Lotus s’épanouit »)

  • Inspirant, je porte mon attention sur toute l’inspiration. Expirant, je porte mon attention sur toute l’expiration
  • Inspiration/ Expiration
  • Inspirant, si ma respiration devient plus profonde, j’en suis conscient. Expirant, si ma respiration ralentit, j’en suis conscient
  • Plus profonde/ Ralentit
  • Inspirant, si je me sens plus calme, j’en suis conscient .Expirant si je me sens soulagé, j’en suis conscient.
  • Calme / Soulagé
  • Conscient de ma peau j’inspire. Conscient du sens du toucher j’expire.
  • Conscient de ma peau / Conscient du toucher
  • Conscient de ma peau, j’inspire. Conscient du soleil sur ma peau, j’expire.
  • Conscient de ma peau / Conscient du soleil
  • Conscient de ma peau, j’inspire. Conscient de l’eau fraîche sur ma peau, j’expire.
  • Conscient de ma peau / Conscient de l’eau fraîche.
  • Conscient de ma peau, j’inspire. Conscient de toucher l’écorce d’un arbre, j’expire.
  • Conscient de ma peau, Toucher l’écorce.
  • Conscient de ma peau, j’inspire. Conscient de toucher un ver de terre, j’expire
  • Conscient de ma peau / Toucher le ver
  • Conscient des merveilles du sens du toucher, j’inspire. Conscient de son interdépendance avec tous les autres sens j’expire.
  • Merveille du toucher/ En interdépendance avec tous les autres sens

Source : le Blog de la Maison de L’Inspir

Belle pratique!

Pacifiquement,

Mai-Lan

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Appelez-moi par mes vrais noms (Thich Nhat Hanh)

Appelez-moi par mes vrais noms

(Thich Nhat Hanh)

Ne dites pas, je serai parti demain,

car je ne cesse de naître, aujourd’hui encore.

Regardez en profondeur : je nais à chaque seconde
bourgeon sur une branche printanière,
oisillon aux ailes encore fragiles,
apprenant à chanter dans mon nouveau nid,
chenille au coeur d’une fleur ;
bijou caché dans une pierre.

Je ne cesse de naître, pour rire et pour pleurer ; pour craindre et pour espérer :
Mon coeur est rythmé par la naissance et
la mort de tout ce qui est vivant.

Je suis l’éphémère se métamorphosant sur l’eau de la rivière,
et je suis l’oiseau qui, au printemps, naît juste à temps
pour manger l’éphémère.

Je suis la grenouille nageant heureuse dans la mare claire,
Et je suis l’orvet approchant en silence pour se nourrir de la grenouille.

Je suis l’enfant d’Ouganda, décharné, squelettique,
aux jambes pareilles à des bambous fragiles,
et je suis le marchand d’armes vendant des armes meurtrières à l’Ouganda.

Je suis la fillette de douze ans, réfugiée sur une frêle embarcation,
Se jetant à l’eau pour avoir été violée par un pirate,
et je suis le pirate, au coeur incapable encore de voir et d’aimer :

Je suis un membre du Politburo,
et je suis l’homme qui doit acquitter sa « dette de sang  » envers mon peuple,
mourant lentement aux travaux forcés.

Ma joie est comme le printemps, chaude,
au point d’épanouir des fleurs en tout mode de vie.
Ma peine forme une rivière de larmes, débordante,
au point d’emplir les quatre océans.

S’il vous plaît, appelez-moi par mes vrais noms,
Que j’entende ensemble mes cris et mes rires,
Que je voie ma joie mais aussi ma peine.

Appelez-moi, s’il vous plaît, par mes vrais noms,
Que je m’éveille, et ouvre pour toujours la porte de mon cœur,
la porte de la compassion.

Thich Nhat Hanh

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