La conscience mentale : notre 6ème sens

La conscience mentale : notre 6ème sens

Selon la tradition bouddhiste, nous avons un 6ème sens. Et non ce n’est pas l’intuition comme on pourrait l’imaginer, mais celui la « conscience mentale ».

Explications résumées des soeurs bouddhistes de la Maison de l’Inspir:

  1. La conscience visuelle ne s’occupe en effet que des choses discernées par nos yeux, comme les fleurs, appréciant les couleurs et les formes ;
  2. la conscience auditive prend en compte les choses entendues par les oreilles, c’est-à-dire les sons, forts ou faibles ;
  3. la conscience olfactive pour les odeurs captées par le nez ;
  4. la conscience gustative pour le goût, la langue ressentant toutes sortes d’aliments comestibles ;
  5. et la conscience tactile via la peau, l’épiderme, permettant de distinguer tous les objets qui sont touchés.

Ces cinq sens, en voyant, en entendant, en sentant, en goûtant, en touchant, nous permettent d’évaluer notre environnement immédiat dans lequel nous vivons et nous évoluons, nous guidant physiquement dans notre vie.

Mais ces cinq sens seulement ne nous permettent pas d’entrer en contact avec nos sentiments, avec ce que nous ressentons, avec ce que nous éprouvons, quant à chaque situation qui se présente à chaque instant comme :

  • Cette jolie fleur, si belle, que j’ai envie de cueillir et mettre dans un vase car cela me réjouit, en plus elle sent si bon et cela me touche beaucoup parce que je me souviens d’un moment passé avec une amie (ou un ami) tellement agréable où nous avions partagé un très bon repas. Et là encore, en plus de la vue et du fumet de ce bon repas, s’ajoutait la saveur exquise et fine de chaque met… et puis nos mains se sont rencontrées, touchées, et nous sommes allés marcher, main dans la main, contact si chaleureux. Nos paroles, nos échanges pleins de joie et d’amitié ont touché nos cœurs… tout à coup le chant d’un oiseau nous a surpris !

Nous avons là besoin du sixième sens qu’est la conscience mentale pour, à travers l’esprit et donc le corps tout entier, distinguer et percevoir tout ce qui se passe en nous, quels sentiments remontent dans notre mental, quelles sensations se manifestent suite à tout ce que nous voyons, entendons, sentons, goûtons et touchons ; ce que nous aimons ou n’aimons pas, ce que nous voyons comme beau ou pas, ce que nous pensons ou n’avons pas de pensée particulière, ce que nous ressentons ou pas, ce que nous croyons ou pas… ce dont nous avons peur, ce que nous fuyons ou ce que nous cherchons sans cesse, ce que nous pensons être vrai ou faux,… l’état mental dans lequel nous nous trouvons, comme le doute, la colère, la lassitude ou l’euphorie, la jalousie ou la générosité, la bienveillance, la joie, la sérénité,… et bien d’autres choses encore !

Ce sont là nos formations mentales qui sont au nombre de cinquante et une (51 formations mentales) selon la tradition bouddhiste, auxquelles Thầy, notre Maître, en a rajouté quelques-unes de plus (voir la liste de ces formations mentales sur le site du Village des Pruniers à l’adresse ci-dessous :https://villagedespruniers.net/pratiques-cles/les-51-formations-mentales-plus-celles-ajoutees-par-thay/)

Les formations mentales sont l’objet de notre conscience, comme les « Sensations » par exemple, qui sont une formation mentale dite « Universelle » et sans laquelle nous ne pourrions vraiment ni voir, ni sentir, ni entendre, ni goûter, ni toucher, tout ce qui nous entoure, et sans laquelle nous ne pourrions pas non plus savoir si c’est agréable ou pas, si cela touche en nous quelque chose en particulier comme « l’Attachement ou l’Aversion »…

Dans la pratique de la méditation, lorsqu’une formation mentale se manifeste dans notre conscience à partir de son état de ‘graine ‘ qui demeure dans la conscience du tréfonds (Alaya), elle s’épanouit dans la conscience mentale.

C’est l’endroit où nous pouvons être pleinement conscients de ce qui se passe en nous, cette formation mentale devient alors « l’objet » de toute notre attention et de notre pleine conscience. Cela peut être la couleur ou la forme d’une belle fleur, ou cela peut être un sentiment ou un ressentiment tel que la colère ou la joie…

Pratique:

– Prenons une fleur, un paysage ou tout autre objet qui nous est familier et asseyons-nous pour voir en profondeur cet objet ; voyons ce qui est touché en nous par cette vision profonde, quel est notre sentiment à cet instant ?

– Allons marcher dans un parc, sous les arbres dans une forêt, et arrêtons-nous un instant ou plus si possible, et écoutons attentifs, attentives, au vent dans les branches d’arbres, aux chants des oiseaux, au crissement de nos pas sur la neige… que se passe-t-il dans notre mental, que ressentons-nous ? Ces sons nous rappellent-ils quelque chose ou quelqu’un ?

– Il est bientôt l’heure de déjeuner, et nous sentons l’odeur du riz parfumé, des légumes salés, de la cuisine qui se prépare, et ces odeurs nous ouvrent l’appétit, nous ouvrent l’estomac, il y a là un effet physique immédiat, n’est-ce pas ? Pratiquons ainsi : « Mon bol est vide dans mes deux mains, Je sais qu’aujourd’hui, J’aurai la chance, de le voir rempli »

– Le repas a commencé, et nous avons l’occasion de manger un bon plat de notre enfance… souvenons-nous des moments heureux de notre enfance, des bons plats que nous préparait notre Maman, ou Papa pourquoi pas, et tout de suite nous sommes redevenus cet enfant de cinq ans ou dix ans, insouciant et joyeux… nous en souvenons-nous ? Est-ce un sentiment chaleureux et heureux ou bien y a-t-il en nous du regret, de la tristesse ?

– Maintenant nous pouvons aussi prendre dans nos bras notre enfant ou nos enfants, quel que soit leur âge, nos parents ou nos grands-parents, notre époux ou notre épouse, entrer en contact physique avec eux et les regarder profondément, vraiment, pour voir que leur présence est merveilleuse… et peut-être réciter à haute voix ou mentalement ce mantra : « Je sais que tu es là et je suis très heureux, très heureuse ».

– Observons ce qui se passe en nous dans tous ces moments, soyons présents à nos sentiments sans se laisser emporter trop loin, voyons comment se manifestent dans notre conscience, à partir de l’Alaya, la conscience du Tréfonds, les graines de joie ou de tristesse, le désespoir ou la lassitude, ou au contraire une joie euphorique, le doute ou la certitude, etc… voyons comment un souvenir remontant dans notre conscience peut nous affecter encore aujourd’hui ou bien nous nourrir de bonheur, de paix sereine.

Article original: le blog de la Maison de l’Inspir

Pacifiquement,

Mai-Lan

La bienveillance selon le bouddhisme

La bienveillance selon le bouddhisme

La bienveillance est veiller au bien. Tout le monde est d’accord jusque là; mais est ce qu’on est vraiment bienveillant? Comment cultiver la bienveillance et la développer dans les moments où on n’a pas envie ou pas l’énergie ?

J’ai assisté le week-end dernier (15 octobre 2016) à un enseignement bouddhiste de Lama Puntso sur la bienveillance et j’ai voulu vous partager l’essence de cet enseignement. Autant vous dire que comprendre est une chose, l’expliquer en est une autre…

Mais je vais appliquer le 4ème accord toltèque: « fais de ton mieux ». Je précise toutefois que je ne cite pas mot pour mot l’enseignement de Lama Puntso mais que je décris ce que j’y ai compris avec mes propres filtres, en espérant être le plus fidèle possible à son enseignement.

Etape 1 à la bienveillance : Comprendre notre fonctionnement…

Avez-vous déjà remarqué que certaines personnes (pour ne pas dire beaucoup) plaquent un enseignement ou une philosophie sur elle-même sans réellement le/la comprendre de l’intérieur, sans l’avoir vraiment éprouvé et peuvent énoncer des phrases comme « Tu es trop dans les émotions » ou « Il faut que tu lâches prise » ou « Tout est amour » parce que ça fait « classe » de dire ce genre de phrases.

Le plus souvent, elles sont artificielles et font culpabiliser car on constate rapidement qu’on n’arrive pas à être amour tout le temps et qu’on n’arrive pas à lâcher prise.

Lama Punsto nous explique d’ailleurs qu’on « ne peut pas lâcher prise » sur simple décision. Plutôt que de se mettre la pression avec des injonctions comme « il faut que je change » après avoir été à un enseignement, un stage ou une conférence, il propose de se dire « je dois y réfléchir » afin de mûrir ce qui a été dit. Il ajoute également que « nous changeons que si les choses font sens » et que les choses arrivent uniquement quand les conditions sont réunies et dans le bon ordre.

Par exemple, si vous voulez un œuf dur, il faut d’abord mettre de l’eau dans la casserole, la faire bouillir et mettre l’œuf. Si vous mettez l’eau avant la casserole, vous n’aurez jamais d’œuf dur!

A) En se détendant

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Ceux qui pratiquent la méditation seront d’accord avec moi : quand on commence à méditer, on prend surtout conscience de notre agitation et de notre chaos intérieur!  On a l’impression qu’on a beaucoup plus de pensées qu’avant alors qu’en réalité, nous en prenons davantage conscience. A partir de ce constat qu’on ne peut pas ne plus penser, on peut se détendre en comprenant que le chemin spirituel est un processus et qu’avoir des attentes créent des tensions inutiles.

Lama Puntso explique également qu’on a souvent un sentiment de pauvreté à l’égard de nous-même, que nous avons souvent l’impression de manquer de quelque chose alors qu’en réalité, nous sommes riches intérieurement.
Fondamentalement: tout est déjà là, l’esprit est clair et détendu.

B) En étant présent à ce qui est

Une fois qu’on est détendu, on peut commencer à observer ce qui s’élève de nous, ce que nous vivons, pour faire le lien entre la compréhension mentale de la bienveillance et ce que nous expérimentons, réellement.

Je vais vous faire une confidence: toutes mes pensées ne sont pas bienveillantes. J’aimerais dire le contraire mais c’est comme ça, c’est ce qui est.

Voir ce qui est, le bon comme le mauvais en nous demande du courage. La plupart des gens ne prendront jamais le chemin « du guerrier pacifique » parce qu’il est trop douloureux et inconfortable. Ils préfèrent rester dans leur petite prison dorée, leur zone de confort inconfortable, autrement dit se voiler la face plutôt que d’affronter leurs peurs et faire un travail sur eux.

Parce que c’est tellement plus facile de pointer son doigt vers l’autre. Mais on oublie que quand on pointe un doigt vers l’autre, il y en a 4 autres qui pointent vers soi…

Il est donc important de poser un regard neuf sur soi-même sans se juger.

On ne peut pas ne pas juger mais on peut être conscient de nos dysfonctionnements et de nos jugements en se souriant à soi-même avec bienveillance.

Car vous l’aurez compris, la bienveillance commence déjà par soi-même.

C) En méditant 

Pour voir ce qui est, il est important de se poser, de s’observer et donc de méditer. En tibétain, « méditer » signifie « se familiariser avec ». Ainsi, lorsque vous méditez, portez donc votre attention sur votre respiration et familiarisez-vous avec vos pensées, en intégrant le fait que les mouvements (pensées) ne sont pas un problème.

Etape 2 à la bienveillance : fertiliser notre esprit

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Lama Puntso ajoute: « Comme on ne peut pas être parfait, mieux vaut se demander comment être le plus bénéfique possible plutôt que nuisible« .

Pour cela, il explique qu’il est important de développer un état d’esprit fertile: la générosité.

« Qu’est ce que je prends et qu’est ce que je donne? »

Perso, j’adore l’idée de se demander: « dans quel cas je donne et dans quel cas je prends à l’autre? »

D’ailleurs, Lama Puntso nous partage les 6 états d’esprit pour renforcer un acte bienveillant:

  1. Revisiter la motivation.
  2. Vigilance, être présent à ce je fais: je peux donner une pièce par pitié et ne pas regarder la personne dans les yeux ou bien lui donner en la regardant et en souriant.
  3. Ne pas regretter un acte positif : par exemple, si je donne une pièce à un SDF et que je le vois aller acheter de l’alcool avec alors qu’il disait avoir faim, je ne regrette pas mon geste.
  4. Se réjouir de l’avoir fait;
  5. Dédier notre acte au bonheur de tous les êtres.
  6. Faire des souhaits pour renforcer l’engrais de la vertu.

Petits gestes mais grandes intentions

Comme dit Lama Puntso, « la bienveillance n’est pas un déodorant qui cache les mauvaises odeurs« . Il faut d’abord reconnaître à quel point nous ne sommes pas bienveillants. Cela demande du courage. Et la sagesse justement, c’est de confronter l’enseignement avec son application, en posant des actes à notre mesure; « pas besoin d’être sophistiqué » précise Lama Puntso.

C’est en faisant des petits gestes au quotidien que nous fertiliserons la bienveillance en nous et autour de nous. Mais si les gestes sont petits, l’intention doit être vaste. Dans le bouddhisme, tous nos actes et nos souhaits doivent être dédiés au bonheur de tous les êtres.

Quoi qu’il se passe dans le monde, ça a d’abord pris naissance dans notre esprit.

Alors faisons des souhaits avec force de conviction et commençons par nous accepter tel que l’on est. Avec bienveillance.

Mai-Lan

Pour aller plus loin, une vidéo extraite de l’émission Sagesses Bouddhistes avec Lama Puntso.

De non croyant à lama bouddhiste

De non croyant à lama bouddhiste

Dans cette interview réalisée à l’UNESCO lors d’une conférence internationale pour la paix inter-religieuse, Arnaud Guétcheu nous explique son parcours riche et passionnant de non croyant à lama bouddhiste.

Pour les pressés, voici la table des matières de l’interview:

  • De 0 à 14mn45 : Son parcours passionnant et riche dont les coulisses de sa longue retraite de 3 ans, 3 mois et 3 jours.
  • De 14’45 à 24′ : la relation de maître à disciple et comment trouver et reconnaître un maître spirituel sérieux?
  • De 24′ à 26’20 : argent et spiritualité
  • De 26’20 à fin: comment être un guerrier pacifique au quotidien.

 

86 bienfaits de la méditation

Pour découvrir les 86 bienfaits de la méditation évoqués dans la vidéo, cliquez sur le lien ci-dessous:
http://www.terresderepos.tv/86-bienfaits-de-la-meditation/

Pour trouver Arnaud Guétcheu :
http://www.evolutionsanteglobale.com/smart-declaration1/

N’hésitez pas à visiter ses sites et lui poser des questions, il se fera un plaisir de vous répondre.

Respiration en 6 temps (découverte)

En bonus, vous trouverez ci-dessous un exercice de calme mental réalisé par Arnaud en cliquant ICI.

Pensez à partager autour de vous!

Dites-moi en commentaires ce que vous avez pensé de cette interview!

Pacifiquement,

Mai-Lan

Les deux moines et la jeune femme

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Les deux moines et la jeune femme

« Un vieux moine et un jeune moine se promenaient dans la forêt, discutant de la vie.

 

Lorsqu’ils arrivèrent à une rivière, ils virent une jeune femme qui voulait la traverser mais qui n’y arrivait pas. Alors le vieux moine la pris sur son dos et traversa la rivière en la portant, sous les yeux horrifiés du jeune moine.

 

Rendus sur l’autre rive, la jeune femme remercia le vieux moine et continua sa route, tout comme nos deux moines qui reprirent le chemin du monastère.

 

Le jeune moine fulminait mais ne disait pas un mot. Après des heures de marche, il parla enfin, incapable de se contenir plus longtemps : « Maître, comment avez-vous osé transporter une femme sur votre dos? Nous n’avons pas le droit de toucher au corps d’une femme, il nous est interdit de le faire et vous le savez bien! »

 

Le vieux moine, après quelques secondes de silence, lui répliqua : « Oui, je l’ai porté en effet mais c’était il y a plusieurs heures. Et toi, ne la porterais-tu pas encore avec toi ? »

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