Pleine conscience de l’odorat – Thich Nhat Hanh
On continue dans la série des 5 sens avec cette fois-ci la pleine conscience de l’odorat, toujours issue de la tradition du Village des Pruniers.
Notre nez est l’organe qui nous permet de capter physiquement toutes les odeurs qui nous entourent grâce aux innombrables terminaisons nerveuses qui s’y trouvent, et qui envoient les informations relatives à ces odeurs à notre cerveau, via le filtre de nos mémoires, de nos perceptions, de notre conscience, qui analyse et décrypte toutes ces odeurs : « voilà une odeur agréable ou voilà une mauvaise odeur, ou encore voilà une odeur inconnue ».
Nous saurons aussi si telle ou telle odeur va nous amener à nous réjouir, à nous nourrir, ou à nous mettre en alerte d’un danger potentiel tel une odeur de gaz par exemple.
Le monde des odeurs est un monde de sensations, qu’elles soient agréables ou désagréables, voire neutres. Ces sensations peuvent faire naître en nous des formations mentales telles que la joie, le désir (de manger), la répulsion, la peur ou l’inquiétude, etc…
Elles peuvent nous ramener dans le passé et la tristesse de la perte d’un être cher dont le souvenir d’une odeur en particulier nous a touchés ; mais le souvenir peut aussi être une source de joie bien sûr et au contraire nous réconforter, et sans doute nous faire sourire.
Cependant les sensations liées à l’odorat peuvent nous ramener aussi au moment présent, tout comme le ferait un petit son de cloche qui résonnerait dans notre mental.
Puis, notre nez est avant tout l’organe par lequel nous respirons et qui nous permet en partie de développer notre concentration sur la respiration, particulièrement en étant attentif (ve) à l’air frais qui entre par les narines et qui en ressort plus chaud.
Nous pourrions même dire que notre nez est un élément essentiel de notre méditation : pas de nez, pas de respiration, pas de concentration, pas d’air,… ahaha !
Mais lorsque notre nez est bouché ou malade, ou bien qu’il y a quelque problème ORL, nous savons bien qu’il est très important, et que nous ne pouvons plus être aussi paisible dans notre vie quotidienne ou pendant notre méditation, n’est-ce pas ?
Voici quelques pistes pour établir notre pleine conscience :
- S’asseoir paisiblement chez soi ou dans un parc en respirant calmement, et porter son attention à la pointe de son nez pour prendre conscience de l’air qui entre par les narines ; l’air qui entre est frais, celui qui ressort est plus chaud.
- Se réjouir du bon fonctionnement de son nez, l’air entre et sort librement, et cela apporte tout de suite de la détente, du soulagement.
- Si le nez est bouché, ou si la respiration n’est pas bonne suite à un problème physique ou de santé, alors pratiquer la respiration à la fois par le nez et par la bouche, ou seulement par la bouche (ne pas forcer l’inspiration ou l’expiration par le nez en cas d’obstruction).
Le monde des odeurs et des sensations :
- A la campagne ou en ville, il y a plein d’odeurs, avec la terre, les arbres, les fleurs, les champignons, le compost, le fumier, la décomposition d’un cadavre d’animal, les odeurs de carburant, les odeurs de cuisine, de boulangerie, etc… : – marchant lentement ou non, on peut pratiquer l’arrêt et le retour à soi lorsqu’une telle odeur survient tout comme un son de cloche qui jaillirait dans le tumulte des pensées
- Pratiquer l’arrêt et reconnaître si cette odeur paraît agréable ou désagréable, s’il y a une envie de rester et consommer cette odeur ou au contraire s’il y a une envie de la fuir.
- Conscients(es) d’une odeur, regarder en profondeur d’où vient cette sensation agréable ou non, que fait-elle remonter en soi comme souvenir, quel évènement ou personne est lié(e) à cette odeur, est-ce qu’il y a de l’attachement ou de la répulsion, de la discrimination (bonne odeur, mauvaise odeur) et voir que cela sera sans doute différent pour une autre personne…
La conscience olfactive :
- Lorsqu’il y a la présence d’une odeur agréable, s’arrêter et faire quelques respirations conscientes pour reconnaître l’odeur agréable : « je suis pleinement conscient(e) de la présence de cette odeur, de la sensation agréable que cela me procure, de mon nez qui respire l’air qui porte cette odeur »
- Si cette odeur est désagréable, prendre le temps tout de même et si possible, de faire quelques respirations conscientes afin d’être pleinement présents(es) à cette sensation désagréable et contempler ce qui se produit dans le mental, comme de la répulsion, du dégoût… juste pour expérimenter les sensations et la reconnaissance de ces sensations, et la conscience olfactive qui en résulte
- Si l’odeur est neutre, être simplement conscient de son nez qui respire l’air frais.
Ouvrez grand vos narines et belle pratique!
Pacifiquement,
Mai-Lan
Cet article est un résumé de l’article publié sur le blog de la Maison de l’Inspir, pour le retrouver dans son intégralité, cliquez ici.
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